Le programme d’une journée
Spectaculaire, singulière et symbolique
A Perpignan, dès 15h s’organise un défilé dans la ville depuis l’église Saint-Jacques de Perpignan. Un chemin qui relie les quatre paroisses historiques de la ville : Saint-Jacques, Saint-Jean, Saint-Mathieu et La Réal en passant par chacune des églises de ces quartiers.
Sur fond de chants funèbres et religieux, au son des tambours, le Regidor conduit le cortège en faisant tinter sa cloche. Le Regidor et les pénitents, vêtus d’habits traditionnels, revivent les étapes de la passion du Christ en parcourant la ville.
L’habit du pénitent : l’iconique Caperutxa
En noir ou rouge, les pénitents qui défilent portent une tunique, ceinturée avec une cordelière. La corde, qui permet également de retenir la traîne, est de couleur différente en fonction des villes.
La Caperutxa est la coiffe sur leurs têtes. C’est un voile, apposé en signe d’humilité, qui recouvre un cône très pointu. Elle part donc du haut de la pointe et descend jusqu’aux épaules afin de recouvrir leurs visages, pour ne laisses entrevoir que leurs yeux. La symbolique de cette coiffe est de mettre tout le monde sur un même pied d’égalité.
C’est sur celle-ci que se trouve le Scapulaire, sorte de blason, en feutrine.
Ne vous méprenez pas, les pénitents peuvent assurer la procession pieds nus, pour ceux qui choisissent de porter des chaussures elles doivent être noires.
Les femmes du cortège
Quant aux femmes, elles portent le deuil, elles sont vêtues de noir et ont une mantille en dentelle sur la tête.
Ancienne de plusieurs années
La procession revient dans les rues de Perpignan !
La Procession de la Sanch date du XVIème siècle, elle remonterait à 1416. Les moines dominicains escortaient les condamnés à morts jusqu’à l’échafaud. Leurs missions étaient de défendre les condamnés des flagellations de la foule et de leur garantir une sépulture religieuse.
Cette coutume catalane, attendue chaque année avec ferveur, a été, un temps, mise de côté, car elle était jugée trop espagnole et trop baroque par les autorités françaises. C’est dans les années 1950 qu’elle a été réintroduite en ville, par J. Deloncle, à l’époque, conservateur du musée de Perpignan et membre d’un groupe défendant les traditions catalanes. Cette réintroduction a été validée par la municipalité et le diocèse.
Bien plus qu’un défilé en costume, cette représentation grandeur nature dévoile l’habit caractéristique du pénitent et permet un retour aux traditions catholiques et catalanes.
Le vocabulaire
Dont vous aurez besoin pour comprendre le rituel de la procession de la sanch !
- Misteri : ensemble constitué de la statue, de son plateau et des bras de portage. Le tout est décoré avec des fleurs et des tissus. Leurs matériaux de construction peuvent varier (bois polychrome, carton-pâte, pâte de bois, ou même en fer).
- Regidor : il est un peu le chef d’orchestre de la procession.
- Caperutxa (caputxa) : nous l’avons vu lorsqu’il était question de détailler la tenue des pénitents, c’est la capuche ou cagoule qui est portée en guide de coiffe.
- Forqueta : c’est la structure qui permet de reposer le Misteri lors des arrêts.
- Goigs et Passió Sagrada : ce sont les champs catalans religieux qui rythment la procession et donnent un caractère pieux à la procession.
- Campaneta : elle fait partie de l’aparat du Regidor et rythme la marche.
- Creu dels Improperis : du français la “croix des outrages”, c’est la grande croix où sont apposés les objets utilisés lors de la Passion du Christ. De manière générale elle est en tête du cortège.